Voici en exclusivité un entretien réalisé en Novembre 2006 de John Geddes , un ancien SAS devenu "contractor" qui a écrit un formidable témoignage sur son métier à très haut risque dans l' Irak actuel. Merci François, son sympathique éditeur français sans qui cet interview n'aurait pu être possible.
22SAS12 : Durant vos années passées au 22SAS, avez-vous suivi les entrainements et intégré le CRW wings ? (unité anti-terroriste)
22SAS12 : Pouvez-vous nous raconter un souvenir marquant de cette période au "Regiment" ?
John Geddes : Un jour, nous nous entrainions à l'infiltration maritime sur une plage britannique. Selon le plan de l'exercice, un c"hinook" devait nous larguer dans l'eau avec nos "dinghy" gonflables à environ 500 ou 600 mètres de la plage. Le "chinook" volait à très basse altitude pour étouffer au maximum le bruit des rotors, avec une approche à la nuit tombante pour pouvoir infiltrer la plage dans l'obscurité totale. L'approche se déroule très bien et le "chinook" se stablise puis nous largue comme prévu : 4 "dinghy" et une trentaine d'hommes avec tout leur matériel. Dès que nous touchons l'eau, nous actionnons les valves de gonflage automatique, puis nous essayons de monter dans les "dinghy". Mais le vent se lève et nous sommes dans l'incapacité de stabiliser les "dinghy" car ils se retournent sans cesse sous l'effet conjugué du vent et de la houle. Notre officier nous ordonne alors de gonfler nos gilets de sauvetage et de gagner la plage à la nage, mais, sur nos 30 gilets de sauvetage, seulement 4 d'entre eux se révèlent en état de fonctionner ! Un vrai cauchemar ! Nous nageons avec notre matériel, avec nos armes, dans la houle, à 500 mètres de la plage, la nuit est tombée, et nos gilets de sauvetage ne fonctionnent pas ! Les meilleurs nageurs arriveront à rejoindre la plage avec leur matériel, s'en débarrasseront sur la rive, puis retourneront dans l'eau chercher les autres... Nous mettrons près d'une heure et demie à débarquer. Tu parles d'une infiltration... Mais qu'est ce qu'on a rigolé après !
22SAS12 : A la fin de votre livre, vous parlez des Arabes des marais et vous écrivez "j'ai un travail à terminer là-bas", pouvez-vous nous dire plus ?
22SAS12 : Les écrivains vétérans du SAS sont populaires. Pensez-vous continuer à écrire ?
22SAS12 : Question légère pour terminer, beaucoup de britanniques viennent s'installer dans le Sud Ouest de la France. Songez-vous à prendre votre retraite dans notre région en restaurant par exemple un corps de ferme ?